Ouvert du Lundi au Vendredi de 8h30 à 20h et certains Samedis de 9h à 13h

L'Ostéopathie viscérale

L’ostéopathie viscérale est la partie de l’ostéopathie qui prend en charge les troubles fonctionnels des viscères (c’est-à-dire des organes digestifs ou gynécologiques). Comme leur nom l’indique, il faut d’abord vérifier que ces dérèglements sont bien fonctionnels, donc au moindre doute diagnostique, l’ostéopathe vous enverra consulter votre médecin traitant pour s’assurer qu’il puisse vous prendre en charge sans méconnaître une pathologie organique.

Dans ces troubles fonctionnels, on pense d’abord aux douleurs abdominales digestives. Lorsqu’elles ne sont pas liées à la lésion d’un organe, elles s’inscrivent souvent dans un tableau de TFI (trouble fonctionnel intestinal), que l’on appelait avant colopathie fonctionnelle. Dans ce trouble, on assiste souvent à un dérèglement du système nerveux digestif qui va le conduire à assimiler les informations qu’il reçoit sur la pression à l’intérieur de l’intestin, comme une information douloureuse.

C’est un peu comme si le système nerveux digestif avait un bug qui lui faisait intégrer à tort comme douloureuses, des sensations qu’il devrait considérer comme normales. Au-delà de la douleur digestive, l’intestin va se mettre à sécréter des protéines de l’inflammation qui vont entretenir son irritation et diffuser cet état inflammatoire. Le système nerveux, va également présenter une inflammation de certaines synapse, c’est l’inflammation neurogénique qui est responsable de la sensibilisation périphérique. Excités anormalement, les ganglions nerveux qui intègrent les messages viscéroceptifs vont perdre leur capacité à moduler la représentation de la douleur et celle-ci va se chroniciser. On retrouve alors très fréquemment une hypertonie (une sorte de contracture) de la couche musculeuse qui entoure l’intestin. Des travaux laissent penser que cette hypertonie peut modifier l’activité des plexus viscéraux et contribuer à leur dérèglement et leur dysfonction. Pour les soigner, l’ostéopathe va donc exercer des manipulations viscérales très douces et ciblées sur les zones dysfonctionnelles pour saturer les récepteurs mécaniques en cause et les « reparamêtrer ».

Il va également s’assurer de la bonne mobilité des vertèbres en regard, car il y a un partage d’information nerveuse au niveau des ganglions ; puis il va potentialiser la mobilité du diaphragme et celle du périnée qui est synergique.  Il mobilise à chaque respiration la cavité abdominale, en améliore le drainage et la vascularisation. L’activité physique doit être adaptée mais est déterminante pour la qualité de vie, toutes les études le montrent, aussi il sera important que votre ostéopathe vous aide à trouver celle qui vous correspond tout en étant adaptée à vos troubles. Enfin, l’alimentation joue évidemment pour beaucoup, mais il importe de réussir à ne pas se focaliser sur ce que l’on mange. Trouver seul le bon équilibre n’est pas évident et une prise en charge pluridisciplinaire est un atout important dans ce domaine. Je travail régulièrement des diététiciens et micro-nutritionnistes.

Les manipulations internes sont en effet interdites pour les ostéopathes depuis le décret de 2007 qui régit l’exercice de l’ostéopathie. L’amélioration des douleurs doit être rapide et pérenne, même s’il peut être nécessaire de reconsulter une ou deux fois par an en fonction de l’évolution. Evidemment, l’ostéopathie ne sera efficace que si l’origine des troubles est au moins en partie mécanique.

Les douleurs menstruelles (règles douloureuses) ont longtemps été considérées comme normales et inéluctables. Heureusement, ce paradigme change et on s’intéresse à l’efficacité de soins qui vont diminuer le retentissement des symptômes douloureux. Ce sont évidemment des tableaux multifactoriels où de nombreuses causes se surajoutent. L’élément mécanique n’est pas le premier à investiguer aussi est-il nécessaire que vous ou votre fille fasse d’abord le point avec un gynécologue, une sage-femme ou votre médecin traitant. Ils vont éliminer les pathologies qui peuvent être directement la cause de dysménorrhées ou d’exacerbation de douleurs menstruelles comme le syndrome des ovaires polykystiques, l’endométriose, l’adenomyose, les fibromes ou certaines tumeurs. Mais si le bilan ne retrouve pas de pathologie, des troubles mécaniques peuvent être recherchés et soignés par l’ostéopathe. En effet, les règles sont le produit de la desquamation de l’endomètre. Son développement peut laisser un état congestif important qui va créer des douleurs, dans le bassin, l’abdomen et les lombaires. Moins ces régions pourront bouger, plus la congestion va être importante donc risque d’être douloureuse. Le traitement de l’ostéopathe visera donc à assurer une motilité optimale par des techniques douces, non douloureuses et externes. 

L’endométriose est une pathologie sur laquelle énormément de travaux sont en cours pour la comprendre et en améliorer le diagnostic et le traitement. Elle est encore responsable d’une forte errance diagnostique et d’une altération majeure de la qualité de vie. En tant que membre du réseau endométriose La Rochelle Ré Aunis, je propose des soins ostéopathiques dans le cadre de la prise en charge pluri-disciplinaire qui est conseillée. L’ostéopathie est un soin de support qui selon leur nature, peut améliorer les douleurs et les troubles fonctionnels qui accompagnent l’endométriose. En effet, les lésions endométriosiques qui se développent dans la cavité pelvienne et/ou abdominale sont responsables d’une congestion veineuse et d’une forte restriction de la mobilité des tissus concernés. Il y a également de fréquentes adhérences qui peuvent altérer les différents plans de glissement et donc devenir douloureuses et gêner le fonctionnement, notamment du colon. La prise en charge par un ostéopathe compétent en ce domaine est donc fréquemment proposée et peut améliorer sensiblement la qualité de vie en réduisant les douleurs pelviennes et abdominales, les lombalgies et les troubles digestifs.